L’équilibre du réseau électrique français est de plus en plus sous tension, avec une demande qui dépasse souvent la production, notamment lors des pics de consommation.

En novembre 2024, la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle a été redémarrée pour garantir l’approvisionnement durant les périodes de forte demande. Face à cette situation, les opérateurs énergétiques se tournent vers les consommateurs pour ajuster la demande et stabiliser le réseau.

À partir de l’été 2025, la révision de la taxe sur l’utilisation des réseaux électriques (TURPE) encourage les plus gros consommateurs à adapter leurs habitudes, en répartissant mieux leur consommation entre heures pleines et creuses. Ce mécanisme de flexibilité énergétique, encore peu développé, pourrait être un levier majeur pour un réseau plus équilibré.

La flexibilité énergétique peut être facilitée par des outils spécifiques, comme en témoigne la solution proposée par GOFLEX.
Développée par RTE, gestionnaire du réseau de transport, et l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB), cette plateforme vise à évaluer le potentiel de flexibilité énergétique des bâtiments. GOFLEX propose un indicateur qui prend en compte à la fois les usages réguliers et prévisibles, ainsi que les besoins plus dynamiques à court terme.

Trois mécanismes essentiels sont au cœur de ce processus : le décalage, la modulation et l’effacement des consommations.

La flexibilité énergétique repose sur l’automatisation des bâtiments, permettant de surveiller en temps réel la disponibilité du réseau pour anticiper les décalages de consommation et ajuster ou supprimer les besoins énergétiques lorsque nécessaire. D’autres éléments influencent également le potentiel de flexibilité d’un bâtiment, tels que son isolation ou l’efficacité des équipements installés.

Dans un contexte d’augmentation des énergies renouvelables dans le mix énergétique français, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) explore la possibilité de déplacer les heures creuses pour les aligner avec les périodes de production excédentaire, comme les après-midis d’été, lorsque la production photovoltaïque atteint son pic.

Cette initiative encouragerait les entreprises à décaler leurs consommations vers ces créneaux, réduisant ainsi la pression sur le réseau pendant les heures de pointe et optimisant l’utilisation de l’énergie renouvelable.