Les 12 et 13 septembre derniers, l’équipe Etyo Green Insight a eu l’occasion de prendre part, pour la troisième année consécutive, au salon Produrable, un événement majeur consacré à l’économie durable. Dans cet article, nous examinerons les principaux thèmes abordés lors du salon et une sélection de solutions émergentes, pour répondre aux impératifs de durabilité.
La CSRD : l'unification des rapports extra-financiers
Cette année, un sujet dominait de nombreuses conférences : la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), une directive européenne, entrant en vigueur en 2024 et visant à unifier les rapports extra-financiers des entreprises.
Fondée sur 12 normes distinctes, dont 10 se concentrent spécifiquement sur les questions ESG, elle concrétise les recommandations d’initiatives internationales telles que le SBTi (Science Based Targets Initiative) ou le TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures), ainsi que la Taxonomie Européenne. Face aux impératifs réglementaires, financiers et de réputation qui prévalent actuellement, l’évaluation ESG devient une préoccupation cruciale pour les acteurs économiques européens.
Etyo Green Insight se positionne comme partenaire pour accompagner les entreprises dans leur démarche d’évaluation extra-financière et la structuration de leur reporting ESG.
La biodiversité : une solution pour l’avenir
Un des leviers d’actions identifié par de nombreux acteurs au salon, concerne la biodiversité.
Pour assurer sa protection, sa restauration et sa gestion durable, elle implique une application des différentes recommandations internationales, notamment celle du IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), l’homologue du GIEC sur les sujets de biodiversité. Les différents acteurs peuvent alors investir dans une trajectoire en accord avec l’objectif 1,5 °C des accords de Paris, via des actions durables et saines regroupées sous l’appellation Nature Based Solutions. En France, une de ces solutions est la préservation et la restauration des forêts.
Bien que ces projets s’inscrivent sur le long terme, ils permettent un investissement sécurisé, pour un prix réduit sur le marché du carbone européen : aux alentours de 20 € la tonne de carbone, tandis que les prix des crédits carbone peuvent varier entre 5 et 90 € la tonne.
Le marché du carbone en évolution
Les crédits carbone ont tendance à devenir plus onéreux, dû à la raréfaction des projets et l’urgence climatique croissante. Ces prix ont déjà été multipliés par 5 entre 2018 et 2023 sur certaines typologies de projets. À long terme, les stratégies d’achats ponctuelles de crédit carbone ne sont plus viables, et doivent être remplacées par des investissements pérennes. Ces investissements peuvent être réalisés :
- en directs et personnels, procurant plus de stabilité à l’acquéreur au détriment d’un coût initial élevé,
- par un intermédiaire, via un Carbon Purchase Agreement, à l’image des Power Purchase Agreement qui se développent sur le marché du photovoltaïque.
Néanmoins, il est important de rappeler que l’achat de crédits carbone ne remplace par les objectifs de réductions des émissions directes d’une entreprise, et que la compensation est le dernier maillon de la séquence ERC (Eviter / Réduire / Compenser). Avant d’entreprendre toute démarche de décarbonation, il est nécessaire d’initier une comptabilité carbone, seulement mise en place par une entreprise sur quatre en France aujourd’hui.
L’éco-conception et la circularité : une transformation en cours
Un des leviers de réduction des émissions directes de Carbone passe par l’éco-conception. De nombreux intervenants ont présenté des démarches de produits durables, notamment en passant par le recyclage, l’upcyclage (consistant en un recyclage sans retransformer le déchet en matière première) ou le réemploi, dans un périmètre local. Malgré certains freins financiers et réglementaires importants, notamment sur la traçabilité et la conformité des produits utilisés, un changement de paradigme s’effectue lentement pour tendre à regrouper les différents acteurs du réemploi et permettre une meilleure communication sur les solutions d’économie circulaire.
Les défis de la mobilité durable
Le second levier identifié par les acteurs du salon concerne la mobilité dans la logistique. L’électrification des flottes des véhicules légers et/ou lourds d’une entreprise constitue un moyen efficace de réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre. Néanmoins, pour les acteurs du secteur de la logistique, le dilemme est complexe :
- les véhicules électriques coûtent 3 à 4 fois plus cher que les véhicules roulant à l’énergie fossile,
- et les bornes de recharge électrique ne sont pas encore suffisamment déployées pour permettre une logistique décarbonée au niveau national.
L’électricité verte pour l’indépendance énergétique
L’ensemble de ces solutions de mobilité durable et d’écoconception sont au cœur de polémiques de compétitivité et de durabilité sur le long terme.
Outre ces sujets de mobilité et de logistique, le sujet de l’électricité a été évoqué par de nombreux acteurs, partageant différentes pistes afin de réduire leurs factures et de s’orienter vers l’indépendance énergétique. Au-delà de la volonté des acteurs à consommer moins et mieux, les conférences auxquelles les collaborateurs Etyo ont assisté évoquaient à la fois la structuration des contrats d’achat d’énergie autour d’un marché, et l’installation sur site d’une source de production d’électricité verte. Dans l’objectif de mitiger les risques liés à un marché de l’énergie volatile, deux approches ont été identifiées :
- s’orienter vers des producteurs d’électricité locaux, sur des contrats de 15 à 20 ans.
- choisir la solution la plus onéreuse sur le moment, mais plus pérenne, de l’installation d’une centrale photovoltaïque, en étant accompagné par des acteurs du financement, de l’étude photovoltaïque ou d'un AMO.
Le regard d'Etyo
Le salon Produrable a été l’occasion pour Etyo d’échanger avec de nombreux acteurs de l’économie circulaire, ainsi que partager l’expertise portée par les équipes Green Insight sur notre stand, notamment sur les sujets de Supply Chain durable, objet d’un livre blanc téléchargeable sur notre site internet et d’une conférence rediffusée sur Youtube.
Pour Produrable, la CSRD était au cœur de toutes les discussions. Chaque acteur souhaite se positionner dès aujourd’hui pour être conforme aux exigences européennes. Entre marché carbone, réemploi, énergies renouvelables, électrification des véhicules et actions pour la biodiversité, de nombreuses solutions émergent.
En conclusion, après avoir examiné en détail les discussions du salon sur l’économie circulaire, deux points essentiels se dégagent :
- L'importance d'engager une démarche ESG en lien avec la CSRD.
- La nécessité de démarrer une approche concrète de l'économie circulaire, en commençant par exemple, par la prise en compte de la comptabilité carbone.
Ces deux initiatives sont essentielles pour orienter nos entreprises vers un avenir plus durable et plus responsable.
Etyo vous accompagne pour saisir ces nouvelles opportunités dans ce contexte réglementaire en pleine mutation !